La beauté du geste – de Sho Miyake

Mercredi 27 Septembre à 17h (VO/st)

1h 39min / Drame De Sho Miyake

Avec Yukino Kishii, Tomokazu Miura, Masaki Miura

SYNOPSIS
Keiko vit dans les faubourgs de Tokyo où elle s’entraîne avec acharnement à la boxe. Sourde, c’est avec son corps qu’elle s’exprime. Mais au moment où sa carrière prend son envol, elle décide de tout arrêter…

Anecdotes

D'après une histoire vraie
La Beauté du geste s'inspire de l'autobiographie de la boxeuse Keiko Ogasawara. Si le réalisateur aborde chacun de ses projets avec l'idée d'en faire un documentaire, il a cette fois-ci décidé de raconter l'histoire de cette sportive par le biais de la fiction : "dans le cas présent, les évènements relatés dans le livre de Keiko Ogasawara se sont déroulés voilà une dizaine d'années ; j'étais assez réticent à l'idée de les reproduire à l'image dans un délai relativement court. D'autant plus qu’en tant que spectateur, lorsque je regarde un film basé sur des faits réels, je suis toujours tenté de comparer la réalité de ces faits et ce qu'il en reste à l'écran." Il a finalement renoncé à reconstituer les éléments du livre et a opté pour une fiction quasi-totale, qui reste a minima inspirée de la vie de Keiko.

La pandémie de Covid-19
Le film a été tourné pendant la pandémie de Covid-19 et intègre cette réalité à l'écran. Le réalisateur développe : "Ça a été un moment si particulier qu'il m'aurait paru incongru de filmer une fiction qui en serait déconnectée ; j'aurais eu l'impression d'être dans le déni, de fuir la réalité. Par ailleurs, le hasard fait qu'à la même époque j’effectuais des recherches sur l'impact du port des masques FFP2 sur la vie quotidienne des malentendants, dont la possibilité de lire sur les lèvres s'en retrouvait très restreinte. Il m'a semblé pertinent de l'intégrer à La Beauté du geste."

16 mm
Sho Miyake a décidé de tourner en 16 mm car ce format allait de pair selon lui avec l'inexorabilité du temps qui passe, qui est l'un des thèmes principaux du film. Par ailleurs, le 16 mm nécessite une gestion serrée de la pellicule en raison de son coût. Cela poussait le réalisateur à limiter les prises et permettait de ne pas surmener les acteurs, qui tournaient des scènes physiques exigeantes.

The Grudge
La Beauté du geste est le premier long-métrage de Shô Miyake à sortir en France. Son premier film, Playback (2012), a été sélectionné en compétition au Festival international du film de Locarno. Il réalise ensuite un documentaire musical, The Cockpit, sélectionné au Cinéma du Réel en 2015, suivi de And Your Bird Can Sing en 2018, présenté à la Berlinale. Il dirige en 2020 pour Netflix la série horrifique Ju-On : les origines, adaptée de la célèbre franchise The Grudge.
Un film d'apprentissage plutôt qu'un film sur le sport
L'enjeu de La Beauté du geste ne repose pas sur une victoire sportive mais plutôt sur une victoire personnelle : "L'idéologie portée usuellement par les films de boxe, mais plus généralement de sport, est que les efforts finissent toujours par porter leurs fruits, que si on se démène pour un objectif, on l'atteindra. J'ai tendance à penser que la vie est loin d'être aussi simple que ça, que ce « quand on veut, on peut » ne s'adapte pas à toutes les vies, à tous les parcours. Je trouve plus intéressant d'observer l'impact des obstacles que l'on rencontre, comment on s'en relève ou pas".

Quelques critiques presse

Les Echos par Adrien Gombeaud - A travers le trajet d'une boxeuse sourde, Sho Miyake signe un superbe film de sport et le portrait sensible d'une solitude.

20 Minutes par Caroline Vié - Cette œuvre sensible et belle insiste sur son isolement et sa détermination face à l’adversité.

Dernières Nouvelles d'Alsace par Thibault Liessi - Un enseignement imparfait, mais touchant et qui finit par trouver son sens (un peu) grâce à la boxe.

L'Obs par X.L. - Un anti-Rocky Balboa qui ne nous fait pas le coup de la résilience et du dépassement de soi, mais nous raconte simplement comment une page se tourne. La caméra capte la résignation silencieuse et douloureuse de Keiko. Et c’est bouleversant.

Le Dauphiné Libéré par Thibault Liessi - Si La beauté du geste se pare des atouts du film de sport, le film s’échappe vite des figures narratives du genre pour mieux aborder son message : comment trouver sa place dans la société. Et le film utilise la boxe tantôt comme un objectif, tantôt comme une entrave.

Libération par Laura Tuillier - La manière qu’a le cinéaste de nous faire entrer de plain-pied dans l’univers sensitif de Keiko tient d’une sorte de miracle discret qui prend à rebours le film misérabiliste pour lui préférer une variation sur la vulnérabilité.

Télérama par Samuel Douhaire - Le cinéaste chronique avec empathie et pudeur la relation touchante, pleine de mélancolie, entre cette sportive hors norme et son mentor en fin de partie.

Voici par La Rédaction - Une belle étude de personnage, rigoureuse et touchante.

CinemaTeaser par Aurélien Allin - Une bombe émotionnelle à retardement.

La Voix du Nord par Christophe Caron - C’est un désordre intérieur qui chamboule l’esprit de la boxeuse handicapée qui semble se réfugier dans ses propres routines en se refusant aux émotions faciles. Tout comme le film d’ailleurs, adapté d’une histoire vraie, qui en tire justement sa force avec (fort logiquement) une économie de dialogues.

Le Figaro par O.D. - Adapté de l'autobiographie de la boxeuse Keiko Ogasawara, le film se veut un « anti-Rocky ». Plus que la rage de vaincre, on y sent surtout la solitude et la tristesse d'une femme perdue dans un monde qu'elle ne comprend pas.

Les Fiches du Cinéma par Florent Boutet - Cette adaptation d’une autobiographie choisit une ligne épurée qui, pour fragile qu’elle soit, sublime son sujet par ses détails et son ton sensible.

Les Inrockuptibles par Ludovic Béot - Par le toucher granuleux de sa photographie 16mm captant les pulsations d’un Tokyo mis à l’arrêt, "La Beauté du geste" renonce à une grande partie de ce qui est familier au genre pour se recentrer à la place sur une tendre étude de personnages dont la relation entre Keiko (Yukino Kishii) et son mentor (Tomokazu Miura) forme le cœur battant du film.

Paris Match par Yannick Vely -  La performance de Yukino Kishii lève toutes les réticences, le poing levé et le protège-dents mordu avec férocité.

Première par Lucie Chiquer - Inspiré de l’autobiographie de la boxeuse Keiko Ogasawara, La Beauté du geste observe, de manière détachée mais toujours avec grande simplicité, le cheminement émotionnel d’une femme mutique en quête de sérénité.

L'avis du projectionniste

Un film percutant et fortement inspiré de faits et d’évènements réels est réalisé avec beaucoup de réalisme et de conviction. C’est également un film citoyen en raison du thème traité entre l’écologie et la santé mise en danger par les pesticides. Le réaIisateur décrit très bien ce combat contre les pesticides entre GOLIATH représenté par les industriels contre les victimes et leurs défenseurs. Il montre avec efficacité la collusion entre les lobbys et les décideurs politiques et les méthodes qu’ils emploient. De plus l’interprétation est excellente. Un film à voir.