Vendredi 13 Octobre à 20h30 et Samedi 14 Octobre à 17h
1h 44min / Thriller, Drame De Catherine Breillat
Avec Léa Drucker, Samuel Kircher, Olivier Rabourdin
SYNOPSIS
Ce film qui présente une emprise amoureuse dans un cadre familial entre deux protagonistes d’âges différents peut troubler un jeune public.
Anne, avocate renommée, vit en harmonie avec son mari Pierre et leurs filles de 6 et 7 ans. Un jour, Théo, 17 ans, fils de Pierre d’un précédent mariage, emménage chez eux. Peu de temps après, il annonce à son père qu’il a une liaison avec Anne. Elle nie.
Naissance du projet
L’Été dernier est le remake du film danois Queen of hearts. Le projet a été initié par le producteur Saïd Ben Saïd qui a envoyé un mot à Catherine Breillat en lui rappelant qu'ils s'étaient rencontré au festival de Belfort, qu’il venait de racheter les droits d'un remake d’un film danois et qu'il pensait que la réalisatrice ferait mieux que l’original ! Cette dernière se rappelle : "À ce moment-là, j’étais au fond du trou. Je n’avais plus envie de faire du cinéma."
"Je pense que j’étais aussi en dépression larvée, je suis quand même en très mauvais état physique. Être hémiplégique, ce n’est pas simple. J’ai regardé le film et j’ai été stupéfiée par ce mensonge qui y est raconté. Proférer un si gros mensonge et arriver à le faire croire à l’autre, il faut quand même être dans une forme de vérité pour y arriver ! Je trouvais que c’était un dispositif scénaristique absolument génial, digne de Shakespeare."
Changement de casting
C'est Valeria Bruni Tedeschi qui devait tenir le rôle d'Anne au début de l'annonce du projet.
Pas un film sulfureux !
Si, sur le papier, il était à l'origine question d'une histoire d'adultère avec un beau-fils beaucoup trop jeune, ce n’est pas vraiment cela que Catherine Breillat voulait raconter : "Je n’aime pas le cinéma réaliste, quand on le cantonne à dire des choses convenues, étriquées, moralistes. L’art moraliste enlaidit et rétrécit les gens."
"Mais l’Art est moral car il les embellit, porte un regard sur eux qui les épanouit, les transfigure. Contrairement à ce qu’on croit, je suis hyper romantique ! Je suis obsédée par la pureté, c’est pour ça que je ne supporte pas l’adjectif « sulfureux » à mon égard. Ni que l’on dise que je fais du cinéma érotique. Je hais l’érotisme !"
Qui pour Théo ?
Catherine Breillat a rencontré Samuel Kircher grâce à son frère Paul Kircher (en tête d'affiche du Lycéen de Christophe Honoré) et est tombée sous son charme : "Un charme absolu, la grâce absolue. Samuel est un être absolument gracieux, lumineux et en même temps totalement mystérieux, opaque. Il est abandonné à la caméra, il ne la craint pas, Il se laisse dévorer par elle sans qu’un muscle ne tressaille. Samuel a une manière de sourire incroyable. Les hommes qui sourient, il n’y en a pas beaucoup à l’écran."
Pourquoi Léa Drucker ?
C'est le producteur Saïd Ben Saïd qui a proposé à Catherine Breillat de choisir Léa Drucker pour jouer Anne. La réalisatrice confie : "A priori, elle n’est pas une actrice pour moi... Mais quand je l’ai rencontrée, je l’ai trouvée formidable. Surtout, je l’ai vue comme moi, je la filmerai, non comme elle avait déjà été filmée."
"Tout d’un coup, elle est devenue mon actrice, là chez moi, en la regardant tout simplement dans les yeux me parler du scénario, de son désir de faire le film, de la confiance qu’elle me faisait, alors que j’ai quand même une réputation effarante, qui n’est pas moi, mais que j’ai. Léa a un côté à la fois bergmanien et hitchcockien."
Cannes 2023
L'Eté dernier a été présenté en Compétition au Festival de Cannes 2023.
Pas de naturalisme à la lumière
Catherine Breillat et la directrice de la photographie Jeanne Lapoirie ne voulaient pas de naturalisme à la lumière : "Je voulais les yeux bleu glacier de Léa même en contrejour. Je ne voulais pas non plus de contraste, mais des visages limpides. Je suis obsédée par la clarté. Mes mots sont assez violents, pas la peine d’accentuer cette dureté à l’image. Au contraire, il faut que ce soit clair comme chez Hitchcock. Jeanne était parfois décomposée devant ce que je lui demandais mais elle y arrivait toujours !"
Dans une bulle
Catherine Breillat a fait le choix de filmer Anne et Théo de très près, comme dans une bulle dont l’environnement social a été expulsé. Elle justifie ce choix : "Quand deux personnes se boivent des yeux, et boivent les paroles l’un de l’autre, ils sont seuls au monde. Il peut y avoir un vacarme assourdissant, ils n’entendent plus rien. J’avais montré Ivan le Terrible à Samuel, avec ces regards qui « coulissent »."
"Dans le film, je fais quasiment loucher Samuel tellement il regarde Léa du coin de l’œil. J’ai fini par m’apercevoir que j’étais une cinéaste des émotions. Et les émotions, ce sont les visages nus, dont je traque le moindre regard qui se dérobe, qui brille… Je suis un voyeur et un voyant. J’aime voir l’âme humaine dans ses moindres tressaillements, je trouve son ambiguïté d’une beauté absolue."
Côté musique
Comme à son habitude, Catherine Breillat a opté pour des chansons et non une musique composée pour le film. Elle précise : "J’avais appris que Kim Gordon avait répondu à la question « Qu’est ce que vous en emporteriez sur une île déserte ? » : le livre sur Catherine Breillat de Douglas Keesey. Alors moi qui n’ai aucun argent, et qui adore le rock, j’ai décidé de la contacter. Elle a répondu dans la seconde et a gracieusement composé avec son groupe une chanson très rock, tellurique, pour le moment de l’accident, et sur le générique de fin."
Qui pour le mari ?
Le très chevronné comédien Olivier Rabourdin incarne le mari. Comme pour Léa Drucker, c’est Saïd Ben Saïd qui a pensé à lui. "Dès que je l’ai rencontré, j’ai été sous le charme. Je trouve qu’il a quelque chose d’un acteur américain, avec des rides entièrement verticales – non pas d’horribles rides horizontales qui font qu’on n’a plus de visage mais ces rides comme des balafres. Et puis ce regard lourd et magnifique, ce grand corps un peu défait, cette stature... J’étais sûr qu’il serait formidable quand il enlèverait sa chemise. Je voulais que le mari d’Anne soit d’une grande beauté. Et d’une grande douceur avec elle, très humaine", note Catherine Breillat.
Remplacement
A l’origine, Catherine Breillat a proposé le rôle de Théo à Paul Kircher. Mais le tournage du film, qui devait avoir lieu en 2021, a été reporté à l'année suivante pour des raisons de financements. Paul n'étant plus disponible, c'est lui qui a suggéré à la réalisatrice et au producteur Saïd Ben Saïd de choisir son frère.
Bande à part par Olivier Bombarda - C’est par le tracé de cette courbe somptueuse d’un amour croissant, allant du naturalisme au fantasme revisité par l’art, puis cette retombée du rêve se heurtant à la réalité que la cinéaste parachève les intentions d’un film inoubliable, poignant et magnifique.
Les Inrockuptibles par Jacky Goldberg - C’est toute la beauté retorse de ce film que de nous faire aimer un personnage que tout désigne comme détestable.
Marie Claire par Emily Barnett - Un grand film sur l'impériosité de la chair, d'une intelligence et d'une beauté à couper le souffle.
Sud Ouest par Julien Rousset - Romanesque, passionnant. Catherine Breillat filme son héroïne dans la luminosité vive, la clarté tranchante de la photographie de Jeanne Lapoirie. Comme pour nous dire que toute la lumière du monde ne permettra jamais d’élucider l’opacité d’un être.
Transfuge par Jean-Noël Orengo - Grand film d'amour, "L'été dernier" est la véritable palme d'or du dernier Festival de Cannes.
Télérama par Jacques Morice - Aujourd’hui âgée de 75 ans, Catherine Breillat, qui a survécu, rappelons-le, à un AVC la laissant hémiplégique et qui fut sous l’emprise d’un escroc (comme elle l’a raconté dans Abus de faiblesse), nous offre un tel manifeste de vigueur amorale qu’il est difficile de ne pas être admiratif.
20 Minutes par Caroline Vié - « L’Eté dernier » interroge le désir féminin avec pudeur et pertinence.
Cahiers du Cinéma par Yal Sadat - Avec une force plus vertigineuse encore qu’au temps d’Une vieille maîtresse (2007), Breillat filme [le] rapprochement [entre Anne et Théo], en le délestant de toute lourdeur démonstrative .
Critikat.com par Jean-Sébastien Massart - Si L’Été dernier n’a, contrairement aux apparences, rien de franchement sulfureux, c’est dans sa collision avec un cadre bourgeois que l’art de Breillat fait merveille.
Dernières Nouvelles d'Alsace par Nathalie Chifflet - Au rendez-vous du retour de la cinéaste Catherine Breillat avec L’Été dernier, histoire intrépide d’une passion inconvenante entre un jeune homme et sa belle-mère, Léa Drucker s’abandonne avec une volupté nouvelle au rôle sublime et dérangeant d’une femme au désir dévorant.
Elle par Françoise Delbecq - Léa Drucker est prodigieuse en avocate qui s'éprend du fils de son compagnon.
Femme Actuelle par La Rédaction - La sobriété du jeu de Léa Drucker sert bien ce rôle ambigu.
Franceinfo Culture par Jacky Bornet - Catherine Breillat, souvent clivante, fédère par le charme transgressif que diffuse son "Eté dernier".
L'Obs par Nicolas Schaller - Breillat n’est pas là pour plaire. Son truc ? Pousser le spectateur et ses personnages dans leurs retranchements. Interroger nos hypocrisies, la violence du déni et des carcans bourgeois à travers la transgression. Dénicher le beau dans l’impur. Elle le fait ici avec une rigueur d’entomologiste et une empathie éperdue pour ceux qu’elle filme.
La Septième Obsession par David Ezan - D’où la beauté grave d’un projet qu’on dirait moins sulfureux que rigoureux, hanté par une question : montrer, affronter l’irrationnel. Et ce jusqu’à sa forme la plus obscure, la plus intersidérale : c’est l’inoubliable dernier plan du film.
Le Dauphiné Libéré par Nathalie Chifflet - Léa Drucker s’abandonne avec une volupté nouvelle au rôle sublime et dérangeant d’une femme au désir dévorant.
Le Journal du Dimanche par Barbara Théate - Comme son héroïne, la cinéaste fait preuve d’une remarquable subtilité pout distiller le malaise, sans doute grâce à une mise en scène à la précision quasi chirurgicale (mais sans effets) pour saisir les non-dits.
Le Monde par Ma. Mt - La cinéaste prête autant d’attention à cette passion égarée qu’à l’effarante mécanique qui se met en place dans son sillage : celle du déni collectif et du compromis bourgeois, si puissants qu’ils semblent à même d’absorber toute réalité.
Les Fiches du Cinéma par Thomas Fouet - Dix ans après "Abus de faiblesse", le retour, sec à souhait et idéalement ambigu, de Catherine Breillat.
Libération par Camille Nevers - Le film ne juge pas. Ou bien il juge de tout. Et comme tout change dans la durée du film plusieurs fois, le sens flotte, le message vient tromper l’attente morale, quelle qu’elle soit : il n’y en a pas.
Ouest France par Michel Oriot - Le sujet sulfureux est traité avec subtilité.
Télé 2 semaines par Sébastien Ors - Catherine Breillat est de retour avec ce film qui oppose la simplicité des pulsions à la monstruosité des sentiments. Un sujet que la sulfureuse cinéaste maîtrise d'autant mieux qu'elle est aidée par un casting parfait, Léa Drucker en tête.
Télé 7 Jours par Isabelle Magnier - Un portrait complexe de femme fautive, dans lequel il n’est pas question de morale mais de désir, de désordre amoureux et de culpabilité. Rien n’y est convenu, ni la peinture de la bourgeoise, ni cet amour interdit et encore moins le tour qu’il va prendre.
Télé Loisirs par Sébastien Ors - Catherine Breillat, qui n'avait pas tourné depuis "Abus de faiblesse" il y a dix ans, oppose la simplicité des pulsions à la monstruosité des sentiments.
Voici par La Rédaction - On ne dira jamais assez à quel point Léa Drucker est une actrice indispensable du cinéma français. La voir dans un rôle aussi complexe justifie de se déplacer en salle.
aVoir-aLire.com par Gérard Crespo - Catherine Breillat retrouve l’inspiration avec un sujet délicat qu’elle traite avec finesse,dévoilant un sens de la nuance dans la caractérisation des personnages. Encore un grand rôle pour Léa Drucker.