Brûle le sang – de Akaki Popkhadze

Vendredi 14 Février à 20h30 et Samedi 15 Février à 17h

1h49min | Thriller De Akaki Popkhadze

Avec Nicolas Duvauchelle, Florent Hill, Denis Lavant

Synopsis
Tout public avec avertissement
Dans les quartiers populaires de Nice, un pilier de la communauté géorgienne locale se fait assassiner. Son fils Tristan, qui aspire à devenir prêtre orthodoxe, se retrouve seul avec sa mère en deuil. C’est alors que réapparaît Gabriel, le grand frère au passé sulfureux, qui revient d’un long exil dans le but de se racheter en lavant l’honneur de sa famille.

Anecdotes

Puiser dans son vécu
Avec Brûle le sang, Akaki Popkhadze réalise son premier long métrage. Pour l'occasion, il s'est inspiré de plusieurs éléments qui lui sont propres, comme le fait qu'il soit un immigré géorgien. Le metteur en scène confie : "Ma mère est professeure de piano, mon père était gardien dans la villa d’un oligarque russe, j’ai un petit frère avec qui j’ai des relations parfois difficiles. Quand je suis arrivé en France, c’était compliqué."
"Je ne parlais pas la langue, je n’avais pas d’amis, je passais mes journées à regarder des films et des séries à la télévision. J’ai appris le français, ainsi, au fur et à mesure, en regardant notamment « Hercule Poirot »."

Parcours atypique
Plus tard, Akaki Popkhadze a trouvé du travail. Au début, il était gardien dans une villa, puis serveur et videur dans une boite de nuit à Monaco. Il se rappelle : "J’ai gardé ce poste pendant quelques années. Je naviguais entre Monaco et St-Tropez. J’ai pu observer beaucoup de truands, de stars, de milliardaires, en train de faire des choses drôles, insolites, surprenantes et je notais tout dans un coin de ma tête."
"À 25 ans, j’ai voulu me consacrer à mon amour du cinéma, j’ai donc fait une école de cinéma mais j’ai continué à travailler dans une boîte de nuit parce que l’école était chère. La journée, j’étais en cours, le soir, j’étais en boite de nuit. Cela a duré trois ans."

Naissance du projet
À la fin de ses études, Akaki Popkhadze a réalisé un moyen métrage de 36 minutes, sans budget, totalement auto-produit qui s’intitule Je Vois (tourné en un seul plan séquence) : "Le film a été vu dans plusieurs festivals. C’est ainsi que j’ai rencontré Adastra Films et Sébastien Aubert. Ils se sont intéressés à ce film, à moi, et on a commencé à développer l’histoire de Brûle le Sang", se souvient le réalisateur.

Un film immersif
Akaki Popkhadze a voulu réaliser un film immersif, au plus proche des personnages, avec une caméra dansante autour d’eux comme un ballet. Il précise : "J’ai essayé de faire à la fois un drame familial et un thriller autour de la vengeance. Le film se déroule au sein de la communauté géorgienne de Nice. J’ai pu ainsi parler de ma famille, d’où je viens. Il se déroule dans la ville où je vis depuis que j’ai 15 ans."
"Je voulais montrer ce qu’il y a derrière les palmiers, les casinos et les plages, c’est-à-dire les quartiers défavorisés, la misère et les drames qui s’y déroulent. Faire ce film, c’est ma façon de dire combien j’aime ma communauté et ma famille."

Note d'intention du réalisateur
"Quand j’avais 13 ans, ma famille a dû fuir la Géorgie pour venir en France. Au-delà de la misère et des humiliations de cette situation d’immigrés, ce fut un choc culturel et affectif. J’ai grandi dans un milieu principalement masculin, la seule figure féminine à laquelle je pouvais me raccrocher était ma mère. C’est pourquoi, dans le film, le personnage féminin le plus important est une mère."
"Les hommes forts redeviennent des petits garçons devant leurs mamans. Dans Brûle le sang, je veux raconter l’échec de la violence et de la vengeance. Je crois profondément que l’obstination dans la virilité ,et l’honneur mène à la destruction. Dans le film, la vengeance tant souhaitée n’a pas lieu. La masculinité toxique mène à la mort. Les hommes forts finissent dans des bennes à ordures."

Quelques critiques presse

CinemaTeaser par Alex Masson - Malgré des influences évidentes, Brûle le sang affirme haut et fort que la messe n'est pas dite pour le polar "à la française".

Le Parisien par Michel Valentin - L’intrigue ne multiplie pas les scènes d’action, mais offre quand même quelques belles poussées d’adrénaline, dont une longue séquence face à des trafiquants bulgares plutôt bien découpée.

Ouest France par Thierry Chèze - Un récit dont la tension tient en haleine jusqu'à son ultime plan.

Télé Loisirs par Sébastien Ors - Une rivalité fraternelle qui donne des allures de tragédie à ce polar tendu, auquel un parti pris formel déroutant (caméra flottante et focale très courte) apporte une dimension quasi mystique.

Télérama par Guillemette Odicino - Attention, voilà un thriller qui ne ménage pas sa violence, et révèle un jeune cinéaste, Akaki Popkhadze, qui se nourrit du cinéma de Scorsese et du “Little Odessa” de James Gray. Casting vraiment incandescent !

Abus de Ciné par David Brejon - Même si la mécanique de revanche familiale est un peu longue à démarrer, le récit mêle action et intensité pour apporter une réflexion sur la rédemption.

Le Journal du Dimanche par Baptiste Thion - Un cinéaste à suivre.

Le Point par La Rédaction - Découpé en quatre actes, Brûle le sang se déroule comme une tragédie où le poids du destin pèse sur des personnages pris dans le cercle infernal de la violence. Elle est portée par des acteurs sous tension, Nicolas Duvauchelle en tête, Florent Hill, Finnegan Oldfield, Denis Lavant, Sandor Funtek.

Libération par Clément Colliaux - Derrière la gonflette visuelle et les stéréotypes de cinéma hard boiled – il faut voir Denis Lavant se démener en mafioso russe –, le film dissémine quelques jolis moments suspendus autour de cette famille endeuillée et désunie.

Paris Match par Y.V - Cette approche documentaire transcende une histoire de vengeance très classique, filmée en grand-angle et avec beaucoup de testostérone. Dans le rôle principal, le jeune et prometteur Florent Hill (« Madre ») livre une grande performance.

Première par Lucie Chiquer - Des partis pris artistiques radicaux qui auraient pu faire mal au crâne s’ils n’étaient pas un moyen de tourner en dérision la violence masculine, d’en exposer la nocivité, de l’éclater au grand jour. Ou peut-être que Brûle le sang est tout bonnement réussi car ça gueule, ça cogne, ça saigne, tout ça avec un sacré panache.

L'avis du projectionniste

Pour son premier film Akaki Popkhadze réussit un thriller percutant. On assiste à une plongée dans le milieu de Nice avec ses soubresauts entre les différentes ethnies qui veulent s'approprier le milieu de la nuit et de la consommation de drogue. A découvrir.