Jouer avec le feu – de Delphine et Muriel Coulin

vendredi 14 Février à 17h et Samedi 15 Février à 20h30

1h58min | Drame De Delphine Coulin, Muriel Coulin
Avec Vincent Lindon, Benjamin Voisin, Stefan Crepon
Synopsis
Pierre élève seul ses deux fils. Louis, le cadet, réussit ses études et avance facilement dans la vie. Fus, l’aîné, part à la dérive. Fasciné par la violence et les rapports de force, il se rapproche de groupes d’extrême-droite, à l’opposé des valeurs de son père. Pierre assiste impuissant à l’emprise de ces fréquentations sur son fils. Peu à peu, l’amour cède place à l’incompréhension…
Anecdotes

Une adaptation de roman
Jouer avec le feu s'inspire du roman de Laurent Petitmangin Ce qu’il faut de nuit, publié pour la première fois en 2022. Delphine Coulin confie : "Le roman pose une question sur laquelle nous avions envie de travailler : l’amour est-il forcément inconditionnel ? Si tu commettais le pire, pourrais-je continuer à t’aimer ?"
Muriel Coulin ajoute : "Avant même de le lire, nous avions eu cette discussion, Delphine et moi. Et chacune de nous lui apportait une réponse différente. Où se situe - s’il y en a un - le point de non-retour ? Est-ce qu’aimer, ce n’est pas justement tout accepter, même le pire ?"

Vincent Lindon, une évidence
Dès la lecture du livre, Delphine et Muriel Coulin ont pensé à Vincent Lindon pour jouer Pierre : "Nous avons écrit le scénario en pensant à lui. C’est une figure paternelle. Il est engagé. Et sa carrure le rend totalement crédible en caténairiste. Il peut effectivement faire autorité, physiquement, sur quelqu’un comme Benjamin – sachant que ce n’est pas la force physique qui retient de lever la main sur un père", raconte Muriel Coulin.

Se documenter
Pour se documenter, Delphine et Muriel Coulin ont visionné beaucoup de documentaires, comme La Cravate d’Étienne Chaillou et Mathias Théry) et Carnets 88 de Sylvain Yonnet. Les réalisatrices précisent :
"Ces films nous ont intéressées car ils pointent le mécanisme de la dérive vers l’extrême droite. Nous avons aussi essayé de nous renseigner de visu, mais c’est difficile car on est tout de suite repérées. Dans les milieux ultras, on ne voit pas beaucoup de femmes."

Casting des frères
Au début, Delphine et Muriel Coulin voulaient trouver deux vrais frères. Mais, lorsque les deux cinéastes ont appris que Benjamin Voisin et Stefan Crepon ont vécu en colocation, elles ont décidé de les rencontrer : "Ils sont très proches - et ce sont de grands acteurs, qui savent mêler ce qu’ils sont aux personnages, pour atteindre ce mélange de documentaire et de fiction que nous cherchons toujours."

Femmes de pouvoir
Jouer avec le feu est centré sur trois hommes et les rares femmes du film sont des figures de pouvoir : "Nous nous sommes dits que les positions de pouvoir et de savoir seraient incarnées par des femmes : l’avocat du livre est joué par Maëlle Poésy, et le doyen de l’université par la véritable doyenne de la Sorbonne", confie Delphine Coulin.

Lumière contrastée
Visuellement, Delphine et Muriel Coulin ont choisi de marquer de façon appuyée les contrastes, entre l’intérieur de la maison, dans la pénombre, et une lumière extérieure très crue : "Nous voulions travailler sur le clair-obscur, comme l’est la question de l’énigme de l’humain. Dans la maison, nous avons construit des claustras, et des points de lumière qui par contraste suggèrent des zones d’ombre, beaucoup de contre-jours."
"L’extérieur est comme une trouée de soleil. Pour Fus et Louis, le seul avenir possible est de quitter la maison. Louis part à Paris, à l’université. Fus lui aussi rêve d’un ailleurs, mais il doit se contenter de regarder les avions", explique la première.

Choix musicaux
Delphine et Muriel Coulin voulaient une musique à la fois rock et électro dans Jouer avec le feu : "Donc : Patti Smith, Soko, Thurston Moore, la musique brute de Cantenac Dagar, l’electro de Rone, et du Gabber, une électro de 160 à 220 bpm qu’écoutent des militants d’extrême droite. Le film est aussi le portrait d’une époque, il pourrait s’appeler « France 2024 ». Il est intemporel du point de vue des rapports père/fils mais aussi profondément contemporain, et il fallait que cela se reflète dans la musique", précisent les deux réalisatrices.

Quelques critiques presse

Bande à part par Isabelle Danel - Un beau grand film social sur tout ce qui nous fait peur.

Le Journal du Dimanche par Stéphanie Belpêche - Un drame sans compromis et intense, où la tendresse côtoie la cruauté, et qui offre une partition inoubliable à Vincent Lindon, au firmament de son art.

Le Point par La Rédaction - Jouer avec le feu montre ce véritable séisme intérieur porté par un Vincent Lindon torturé, primé à la dernière Mostra de Venise, et deux jeunes comédiens très complices, et qui ont fait leur classe ensemble.

20 Minutes par Caroline Vié - Vincent Lindon a remporté un prix d’Interprétation à Venise en septembre dernier pour Jouer avec le feu. S’il est impeccable de sobriété, on garde davantage en mémoire la violence larvée exprimée par Benjamin Voisin dont la fureur mal maîtrisée augure de sombres lendemains.

CinemaTeaser par Rose Piccini - Constat sans appel de la montée des groupuscules violents ultranationalistes, le film est aussi un drame familial bouleversant.

Dernières Nouvelles d'Alsace par Nathalie Chifflet - Benjamin Voisin joue la tête haute le fils aîné. Stefan Crepon incarne avec délicatesse le cadet.

Elle par Françoise Delbecq - Les réalisatrices montrent avec acuité l'impuissance du père face à la dérive de son fils (...). C'est la force de ce lien qu'explore avec conviction Vincent Lindon.

Franceinfo Culture par Laurence Houot - En posant leur double regard féminin sur un monde d'hommes, les deux réalisatrices réussissent un film à la fois intimiste et politique qui touche aux grandes questions du monde contemporain.

Konbini par Arthur Cios - Si Vincent Lindon est impressionnant, difficile de ne pas être sous le choc de Benjamin Voisin, parfait en fils violent et dérivant. La fusion des deux fait des étincelles.

L'Humanité par Michaël Mélinard - Un drame familial captivant.

La Tribune Dimanche par Aurélien Cabrol - Les sœurs Coulin s'intéressent moins aux causes de cette attirance pour l'extrémisme qu'aux dommages intimes affectifs et relationnels qu'elle entraine dans cette cellule familiale auparavant soudée par la disparition de la mère.

Le Dauphiné Libéré par Nathalie Chifflet - Un drame familial ultrasensible, à vif, tendu.

Le Figaro par Etienne Sorin - Pour paraphraser Truffaut à propos de Godard, Lindon n’est pas le seul à jouer comme il respire, mais c’est lui qui respire le mieux. C’est d’autant plus vrai ici, avec des partenaires à la hauteur.

Le Parisien par Renaud Baronian - Lindon excelle, certes, mais c’est Benjamin Voisin qui emporte tout : sa composition, sans cesse sur le fil, de jeune homme égaré colle des frissons, d’autant que c’est à chaque scène, et avec chaque regard, chaque mimique, chaque réplique, qu’il crève l’écran.

Les Echos par Adrien Gombeaud - Un film âpre et émouvant.

Les Inrockuptibles par Marilou Duponchel - Contrasté et nuancé, Jouer avec le feu embrasse pleinement ce mouvement de balancier qui le fait passer de la lumière du jour aux ombres du soir, de l’amour à la haine, de l’empathie à la détestation.

Ouest France par Philippe Lemoine - Delphine et Muriel Coulin offrent à Vincent Lindon un rôle magnifique.

Sud Ouest par Julien Rousset - Sur un sujet difficile, les réalisatrices Delphine et Muriel Coulin trouvent l’équilibre entre réalisme et empathie dans ce film porté haut par ses interprètes, Benjamin Voisin et Vincent Lindon.

Télé Loisirs par Margot Loisel - Benjamin Voisin fait preuve d'une puissance de jeu rare et Stefan Crepon d'une subtilité admirable.

Télérama par Samuel Douhaire - Un drame familial et social poignant, porté par un trio d’acteurs impressionnants.

Version Femina par Hadrien Machart - Le scénario retrace avec subtilité le basculement d'un jeune homme dans la haine et le désarroi d'un père. Benjamin Voisin déploie toute l'insolence de son talent, tandis que Vincent Lindon trouve un rôle à la hauteur de sa force de jeu et de son engagement.

aVoir-aLire.com par Laurent Cambon - Glaçante et touchante à la fois, cette œuvre est un avertissement sur la montée du radicalisme dans une certaine jeunesse française désenchantée, avec trois comédiens merveilleux.

Diverto par La rédaction - Face à un Lindon fidèle à lui-même, le film repose surtout sur Benjamin Voisin et Stefan Crépon, deux jeunes pousses qui ne cessent de confirmer deux talents bruts.

L'Obs par Xavier Leherpeur - Une manière pour elles de scruter la montée des replis nationalistes et des idées xénophobes dans des territoires sociaux et géographiques délaissés par les politiques. Trop rarement traité, ce sujet est abordé via un scénario solide (presque un peu trop) qui dit aussi la culpabilité de la trahison de classe et l’échec douloureux des idéaux familiaux.

La Croix par Céline Rouden - Un beau film sur l’amour filial et le vide laissé par la disparition de la mère.

Le Monde par Clarisse Fabre - Si le récit nous dit quelque chose de fort, c’est sur l’amour familial, qui ne faiblit pas. Les sœurs Coulin filment l’impuissance d’un père – certes taiseux, c’est Lindon – à trouver les mots pour renouer avec son fils, qu’il a pourtant élevé selon des valeurs progressistes.

L'avis du projectionniste

Voilà un grand film sur la radicalisation d' un jeune vers un groupuscule d' extrême - droite . Vincent Lindon , incarnant le personnage du père de ce jeune ,mérite totalement son lion d' or pour le meilleur rôle masculin . Un beau film sur l'amour d'un père et les fractures de la vie. A ne pas manquer.