Vendredi 21 Février à 17h et 20h30
2h 35min | Policier, Drame, Thriller de Fabrice Du Welz
Avec Anthony Bajon, Alba Gaia Bellugi, Alexis Manenti
Synopsis
Interdit - 12 ans
Belgique, 1995. La disparition inquiétante de deux jeunes filles bouleverse la population et déclenche une frénésie médiatique sans précédent. Paul Chartier, jeune gendarme idéaliste, rejoint l'opération secrète « Maldoror » dédiée à la surveillance d'un suspect récidiviste. Confronté aux dysfonctionnements du système policier, il se lance seul dans une chasse à l’homme qui le fera sombrer dans l’obsession.
Librement inspiré de l'affaire Dutroux
Fabrice Du Welz avait vingt ans lorsque l'affaire Dutroux a éclaté : "je pensais naïvement que le monde des adultes était un lieu rassurant et bien organisé. Et comme beaucoup de gens de ma génération, je me suis fracassé sur une histoire dantesque, avec de la rétention d'informations, de l'absurde, du ridicule, de la médiocrité, de la négligence."
Il a toujours eu en tête l'idée de porter cette histoire à l'écran mais avait conscience que cela était délicat : "Et quand j'ai commencé à évoquer l'idée d'un film « inspiré » de l'affaire Dutroux, je me suis retrouvé face à un bloc d'hostilité. Il fallait que je trouve le bon axe, le bon regard, la bonne distance, sans jamais heurter les victimes."
Recherches
Le réalisateur Fabrice Du Welz et le co-scénariste Domenico La Porta ont effectué un travail de recherches exhaustif à partir de sources officielles, parfois difficilement accessibles. Du Welz précise : "Nous sommes restés très factuels et la formation d'avocat de Domenico a beaucoup joué dans la construction du script. Nous aurions pu tenter de lier les nombreux foyers criminels d'une organisation immorale qui s'étend bien au-delà du scandale pédophile, mais nous avons choisi de trancher à hauteur de la conscience d'un homme traumatisé par la culpabilité. Nous avions donc une matière très documentée et, dans le même temps, l'histoire est si rocambolesque qu'on peut avoir du mal à y croire. D'où la nécessité de trouver un juste milieu pour que le récit soit crédible."
Laisser place à la fiction
Si Le Dossier Maldoror s'inspire d'une affaire réelle, il reste un film de fiction rappelle le réalisateur : "J'ai voulu pousser mon récit vers la fiction, jusqu'à l'uchronie, jusqu'au fantasme de justice dont nous avons été privés par ses nombreux dysfonctionnements." C'est en voyant Once Upon a Time... in Hollywood et son traitement de l'affaire Manson, que Fabrice Du Welz a eu un déclic : "je pouvais faire un vrai film de cinéma, tout en rendant un peu de dignité à ceux qui ont été bafoués dans l'affaire. Car mon principal souci était de réaliser un film de cinéma pour qu'il soit le plus haletant possible, tout en étant à hauteur d'homme."
Inspirations
Le réalisateur voulait signer un thriller policier dans la tradition du cinéma français des années 70, à la manière de La Femme flic d'Yves Boisset. Il s'est aussi inspiré de Sidney Lumet, en particulier The Offence, "avec son ancrage réaliste", et de William Friedkin, "cinéaste qui me guide particulièrement : son traitement quasi documentaire, de French Connection à L'Exorciste, permet une approche psychologique avant d'entamer une exploration du mal métaphysique qui gangrène la société."
Ses autres références étaient Memories of Murder de Bong Joon-ho et surtout Zodiac de David Fincher "dont la richesse, à tous points de vue, était un vrai point de référence".
Le titre
Le Dossier Maldoror est une référence aux Chants de Maldoror de Lautréamont qui, en 1869, comme l'explique le réalisateur, "explorait le mal à son époque. Comme lui, j'ai voulu sonder l'essence du mal, l'impunité avec laquelle il se propage, et ses conséquences, mais à une époque que je connais mieux : la mienne."
Charleroi, un personnage à part entière
En faisant les repérages, il est apparu au réalisateur qu'il était primordial d'ancrer l'histoire à Charleroi "où l'affaire continue à contaminer la population. Une ville industrielle, très riche au XIXème siècle et frappée aujourd'hui par une forte misère sociale et économique. [...] Il était fondamental d'approcher le prolétariat qui y vit, la population issue de l'immigration sicilienne qui a travaillé dans la mine, avec la plus grande dignité possible."
Les seconds rôles du film ont d'ailleurs été trouvés dans les rues de Charleroi. Fabrice Du Welz tenait à ce que la population locale soit en première ligne et fière du film.
Le Journal du Dimanche par Stéphanie Belpêche - Un thriller aussi captivant que poignant, qui laisse le souffle coupé et s'inscrit instantanément dans la lignée des références incontournables du genre.
Mad Movies par Cédric Delelée - On en ressort conquis par le tour de force cinématographique, bouleversé par son émotion à fleur de peau, profondément remué par cette présence du Mal qui transpire à l'écran.
20 Minutes par Caroline Vié - Anthony Bajon est remarquable dans ce film qui balaye la thèse d’un prédateur isolé pour dénoncer des complicités étatiques.
CinemaTeaser par Emmanuelle Spadacenta - Un gros morceau de cinéma.
Closer par J.B. - Sans céder au sensationnalisme, le cinéaste captive en montrant le mal profond, celui qui commet l'indicible, gangrène la justice ou fait basculer dans la foulée.
Culturopoing.com par Thibault Vicq - Après nous avoir habitué à un formalisme toujours visible, Fabrice Du Welz arrive un peu là où on ne l’attend pas avec ce "Dossier Maldoror" au classicisme exemplaire qui hisse au sommet son dernier long-métrage. La démonstration esthétique s’efface derrière le sujet, la concision et la clarté de la narration, dans ce remarquable film enquête qui, sans se hisser tout à fait au niveau de ses modèles (Pakula, Fincher) n’en reste pas moins l’un de ses meilleurs.
Filmsactu par Olivier Portnoi - Le Dossier Maldoror est le premier choc cinématographique de 2025. Un tour de force cinématographique rude, viscéral, glauque, très seventies, à fleur de peau porté par un Anthony Bajon remarquable et un Sergi Lopez terrifiant en prédateur sexuel.
Konbini par Arthur Cios - Fabrice du Welz exorcise les démons d'un pays entier dans un thriller noir, humain et impressionnant comme on en avait pas eu chez nous depuis (trop) longtemps.
La Voix du Nord par Christophe Caron - Un film cathartique faisant écho à la mauvaise conscience d’un pays. Film-choc.
Le Figaro par Eric Neuhoff - Fabrice du Welz met en scène avec brio un jeune enquêteur hypermnésique confronté à l’indifférence de sa hiérarchie alors qu’il traque un criminel pervers.
Le Parisien par Michel Valentin - Des choix qui culminent avec une fin de film totalement différente de la réalité et qui ont été vivement critiqués dès la première projection du long-métrage, lors de la dernière Mostra de Venise. Mais qui s’avèrent totalement payants à l’écran, où l’on reste subjugué par la prestation habitée d’Anthony Bajon, quasiment de toutes les scènes.
Nice-Matin par Cédric Coppola - L’approche viscérale, réaliste, associée à cette capacité à décortiquer tous les rouages qui ont laissé le psychopathe et sa bande en liberté, effraie autant qu’elle tient en haleine.
Ouest France par Philippe Lemoine
Un film tendu comme un arc.
Positif par Christophe Chabert - Le flm n'évite pas les écueils du genre : le flic obsédé par son enquête au point de mettre en péril son équilibre familial, les notables pervers camouflant leurs vices derrière une façade respectable et des appuis politiques... Du Welz se sort de ce marécage grâce à son agilité à tisser des séquences brillamment tendues.
Sud Ouest par Cédric Coppola - La mise en scène, à l’os, associée à la volonté de faire de longues parenthèses en s’éloignant par moments de l’intrigue, crée un contrepoint parfait avec le propos sordide. Un aspect que l’on ressent particulièrement lorsque la caméra s’attarde sur Dutroux, auquel Sergi Lopez, acteur au physique imposant, prête ses traits.
Télé 2 semaines par Camille Brun - Malgré sa longueur, le film tient en haleine tout du long par sa mise en scène percutante et un Anthony Bajon habité .
Télé 7 Jours par Julien Barcilon - Inspiré par l'effrayante affaire Dutroux, ce thriller belge prenant et ultra efficace plonge au cœur de l'enquête, dysfonctionnelle et surréaliste.
Télé Loisirs par Camille Brun - Malgré sa durée, le film tient en haleine tout du long grâce à une mise en scène percutante et un Anthony Bajon habité et épatant.
Abus de Ciné par Olivier Bachelard - Un film policier efficace et glaçant, à la complexité assumée. Anthony Bajon trouve ici un nouveau grand rôle, déployant un mélange inquiétant de naïveté, de fougue et de paranoïa, en ce gendarme allant vite en besogne, mais conscient que le temps presse et pour lequel l’affaire deviendra un sujet d’obsession.
Dernières Nouvelles d'Alsace par Nathalie Chifflet - Du Welz maîtrise l’art du malaise.
Diverto par La Rédaction - Une plongée dans le quotidien des déclassés de la société belge le tout emballé dans un film sombre et poisseux.
L'Obs par Nicolas Schaller - Plus inspirée dans sa peinture naturaliste du melting-pot prolétaire belge et du petit monde crapoteux du tueur pédophile – rebaptisé Dedieu et incarné par Sergi López – cette descente aux enfers de l’auto-justice et du complotisme d’Etat vaut pour son grain vintage et pour Anthony Bajon.
La Croix par Corinne Renou-Nativel - Référence au personnage maléfique créé par Lautréamont, Le Dossier Maldoror est éprouvant, d’une grande noirceur.
Le Point par La Rédaction - À l'arrivée, Fabrice Du Welz signe un thriller haletant avec une version certes alternative à la réalité, une œuvre dont la fonction principale est de réconforter, réparer, redonner « un peu de dignité à un peuple qui a été piétiné ».
Paris Match par Fabrice Leclerc - Si le film se perd parfois, c'est toujours pour mieux rebondir. Et pour célébrer la richesse de jeu de son acteur principal, à la fois tendre et abrupt, le précieux Anthony Bajon.
Première par Thomas Baurez - Disons les choses autrement : Sergi Lopez est un formidable acteur. Sans lui, le film perdrait son équilibre et ce, même si c’est un autre champ qu’explore le film, celui très fincherien de l’enquêteur obsédé jusqu’à l’os par la traque. Une traque rendue difficile par une guerre des polices qui plombe alors la Belgique.
Télérama par Jacques Morice - Un polar haletant, d’une âpreté poisseuse.
L'avis du projectionniste
C'est un vrai film noir. Peut-être même trop noir... et peut-être un peu trop long ; Mais un film à découvrir.