Didier Delpeux

plasticien sculpteur

Sa formation ? L’Ecole supérieur de beaux-arts à Mans et l’Ecole d’arts de Rueil Malmaison. Didier est né en 1967. Pour les accros de la télé, c’était l’année de diffusion de la série « le prisonnier » en Angleterre, 1968 pour la France. Tous les années 70, elle fut repassée en boucle et l’a imbibé dès son plus jeune âge. Elle était pour lui à la fois un cauchemar, un contenu hermétique, mais surtout hypnotique (elle est encore pour lui la SERIE). Enfant de la génération X, Didier est donc aussi un produit des années 1980. Enfant charnière en quelque sorte. Déchiré entre sa volonté de liberté absolue et paradoxalement le bonheur d’une vie lénifiante où nous sommes fichés, mesurés, comparés.

Son part pris esthétique singe l’industrie et ses méthodes en particulier le matériel agricole, surtout celui des élevages d’animaux. La simplicité des formes dues aux besoins conjugués d’une solide efficacité pérenne et d’une économie des moyens mis en œuvre régissent les résultats plastiques de l'objet.

Ses choix de sujet sont souvent pris sous la double égide du tragique et du rire, en ce point équidistant, où il croit trouver la source primordiale de notre humanité.

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La Belle, exercice de forme

hauteur: 8,57 m base: 3,10 x 4,00 m
fer, bois, émail et plastique

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localisation N°41

2017

Cette installation légèrement précaire est réalisée avec un maximum de matériaux de récupération, de ses fondements à son sommet. Des gravats pour socle et des rebuts pour échelons, voilà la description succincte de l’objet.

Aucune pensée religieuse n’a généré ce projet. Il n’y pas en haut de l’échelle de paradis, comme pour Jacob. Ni sous les décombres de son socle un enfer. En tout cas pas celui géré par un être plus ou moins rouge doté de cornes et de queue… Ces échelles sont éminemment humaines, réalisées par et pour l’homme. Tordues, rapiécées, branlantes, subissant les forces contraignantes de la physique, sortant des méandres de son humanité et se perdant dans les vapeurs de ses velléités spirituelles, le tout mixé avec les objets les plus prosaïques.

Il n'y a pas ici d’éloge de l’utilité de l’échelle mais plutôt la volonté d'attirer l'attention sur les attributs esthétiques de cet objet coutumier, ses rythmes réguliers, son ingéniosité à défier le vide et la hauteur, mais aussi lorsque elle est couchée sur le sol à guider le regard d’un point A à un point B sans autre but que ce mouvement des yeux et la gymnastique du cou…

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Le photomaton de la résidence